Le zéro déchet coute-t-il cher ?

On nous dit souvent que l’avantage du zéro déchet, c’est de payer moins cher les produits, car on économise sur le coût des emballages. Or, beaucoup de personnes constatent que les prix pratiqués en épicerie vrac ou en magasin bio sont plutôt élevés. Alors, j’ai décidé de mener ma petite enquête pour en avoir le cœur net ! Objectif ? Comparer les prix des différents magasins pour voir qui est le plus intéressant.

Il ne faut pas confondre bio et vrac

Et plutôt comparer ce qui est comparable. Un paquet de riz Uncle Bens coûte forcément moins cher que du riz en vrac BIO. Oui, car on l’oublie souvent, mais généralement les produits vendus en vrac sont bio et donc coûtent deux fois plus cher que les produits conventionnels. D’où les prix élevés que l’on retrouve en épicerie du type Day by Day ou Boomerang.

Donc pour commencer, il ne faut pas confondre bio et vrac. Par contre, on peut comparer les prix des produits en vrac bio et des produits emballés bio. Et c’est là qu’on verra si on prend les zéro déchet pour des pigeons.

Comparer les petites structures avec les grandes surfaces : le faux débat

Ou dans la guerre des prix, vous avez David contre Goliath. Impossible pour une petite structure comme Day by Day ou même un BioCoop de rivaliser avec les géants de la distribution que sont Leclerc ou Carrefour. Les marges de négociation sont incomparables et les loyers varient du simple au triple (entre une surface en centre-ville et une zone commerciale en périphérie).

Tableau comparatif

  Carrefour – Produit bio emballé Vrac magasin bio Vrac épicerie sans emballage bio
Pâtes 3,76 € 2,10 € 2,95 €
Riz basmati 6,50 € 4,95 € 5,70 €
Lentilles corail 4,30 € 4,35 € 3,80 €
Café arabica en grains 14,40 € 16 € 18,90 €
Noix de cajou 19,55 € 25,90 €

Prix au kilo

Résultats

En ce qui concerne toute l’épicerie bio, c’est bien mon magasin bio habituel qui m’offre le meilleur rapport qualité-prix. Il faut aller dans le rayon « vrac », car les produits emballés coûtent beaucoup plus cher.

Les prix du rayon vrac sont donc moins élevés que les prix pratiqués dans les grandes surfaces pour des produits bio suremballés.

Ma petite épicerie vrac ne s’en sort pas si mal face à la grande distribution, surtout quand on pense à ses faibles volumes et à sa situation (loyer en centre-ville plutôt élevé par rapport au Leclerc). Elle pratique elle aussi des prix moins élevés que la grande surface.

Conclusion : les produits en vrac sont bien moins chers que les produits vendus sous emballage en grande surface. Et toc !

Mes conseils : comparer les prix, faire un maximum de choses soi-même

Depuis que je guide mes choix en fonction de l’emballage, j’ai pris l’habitude de comparer les prix des magasins. Cela ne s’est pas fait en un jour. J’ai pris un peu de temps pour noter les prix discrètement sur mon téléphone comme si j’écrivais un texto. Maintenant, je sais exactement où aller pour payer le moins cher pour une qualité équivalente.

Un bémol quand même : les produits tout faits en vrac sont extrêmement chers. Le liquide vaisselle, la lessive et les produits détergents en vrac (à la tireuse) sont beaucoup plus chers que les produits normaux de grande surface. Alors dans ce domaine, il faut fabriquer ses produits soi-même ou aller à l’essentiel !

En ce qui concerne les produits d’hygiène par exemple, avant j’achetais du shampoing de marque en grande surface, qui me durait environ un mois et qui coûtait environ 3,50 € et un gel douche à 3 € environ. Aujourd’hui, j’achète un savon d’Alep à 5 euros qui me dure trois mois et un shampoing solide à 10 euros qui me dure 3 mois aussi. Je réalise donc des économies.

Il y a encore quelque temps, je redoutais le moment où c’était le tour de racheter un bidon de lessive. Aujourd’hui, un litre de lessive doit me coûter 1,50 euro à tout casser car je la fabrique moi-même. Encore des économies !

L’autre fois, je me baladais dans Carrefour à côté de chez moi. J’étais à la recherche de cristaux de soude pour ma lessive et je suis donc allée au rayon des produits ménagers. Je me suis perdue dans un rayon de 15 mètres de long. Le rayon des lessives était du même acabit. Je n’ai pas trouvé ce que je recherchais, et j’ai été plutôt déstabilisée face à tant de produits inutiles ! Tout ce dont on a besoin pour nettoyer, c’est du vinaigre blanc, du bicarbonate de soude, des cristaux de soude (facultatif), de l’huile essentielle et du savon de Marseille. Sans oublier l’ingrédient essentiel : du temps 🙂 !

Par contre, personnellement, j’utilise encore du liquide vaisselle, des éponges et des tablettes pour lave-vaisselle du commerce.

Conclusion : le zéro déchet c’est économique mais si on s’en tient à l’essentiel

Je ne dis pas que tout est positif dans le zéro déchet. Je trouve que ce mode de vie est plutôt contraignant et pas adapté à tout le monde. C’est un acte militant. Pour ma part, j’estime que le zéro déchet prend du temps et qu’il est impossible à appliquer à la lettre si on travaille beaucoup (notamment). Par contre, ma petite enquête nous prouve bien que c’est un mode de vie économique, à condition de se limiter aux ingrédients essentiels. Les produits secs vendus en vrac sont moins chers au kilo que les produits suremballés des grandes surfaces. Pour ce qui est des produits d’hygiène et d’entretien, les fabriquer soi-même est beaucoup plus avantageux que d’acheter les produits vendus en vrac qui ne sont pas accessibles à toutes les bourses. Il faut donc faire ses choix en fonction de son budget et cuisiner un maximum pour s’en sortir économiquement.

Le zéro déchet, bon pour le porte-monnaie, bon pour la planète, bon pour le corps ? On dirait bien que oui ! Vous en pensez quoi ?

Laisser un commentaire