House Hacking ou comment rembourser plus vite votre crédit immobilier

Connaissez-vous le « house hacking » ? C’est une tendance venue des Etats-Unis que nous pourrions traduire par le concept de location d’une chambre meublée en France. C’est le fait de vivre dans sa résidence principale avec un ou plusieurs locataires pour aider au financement du crédit immobilier. Je vous dévoile ce concept aujourd’hui.

Définition du house hacking

Qu’est-ce que le house hacking ? Quoi de mieux qu’un exemple pour vous illustrer le concept du house hacking. Vous faites du house hacking si vous avez acheté une maison ou un appartement en résidence principale, et que vous louez une partie de ce bien immobilier à un locataire. L’argent de la location vous aide à financer le crédit immobilier que vous avez contracté pour l’achat de cette résidence principale.

Exemple de House hacking aux Etats-Unis : Cathy et Garrett

Il y a quelques mois, j’ai découvert un blog américain dont l’histoire m’a tellement inspirée. Cathy et Garrett sont trentenaires. En l’espace de quelques années seulement, ils ont connu le surendettement et le chômage avant d’atteindre la liberté financière (c’est-à-dire le remboursement de toutes leurs dettes).

Bien entendu, ce rêve devenu réalité n’est pas tombé du ciel. Il a fallu travailler d’arrache-pied pendant dix ans et multiplier les sacrifices. Mais à force de volonté et de persévérance, l’objectif a été atteint.

Ce rêve, comme beaucoup d’ailleurs, a commencé par une tuile (sans mauvais jeu de mots).
Au départ, le couple file le parfait amour. Fraîchement diplômée, mademoiselle décroche un CDI très rapidement en tant qu’ingénieur. Le couple décide alors d’acheter son premier bien immobilier. Une ancienne demeure « dans son jus » dans laquelle ils s’imaginent déjà passer le restant de leurs jours : mariage, enfants, retraite. Le big love quoi.

Évidemment, le conte de fée ne se déroule pas du tout comme prévu. Huit mois après avoir acheté la maison, c’est le drame. La belle Américaine est licenciée au moment même où son compagnon décide de reprendre ses études…

À 25 ans, les deux tourtereaux se retrouvent dans une situation très inconfortable qui pourrait nous arriver à tous : chômage et crédit de vingt ans sur le dos.

Avec ses petites économies, et quelques emprunts à droite à gauche, madame se met à retaper la maison dans le but de la rendre « louable ». Pendant ce temps-là, le couple s’installerait dans la dépendance lugubre au fond du jardin. Sans salle d’eau ni cuisine. L’aventure, c’est l’aventure…

Seul bémol, Cathy n’y connaît absolument rien en rénovation. Elle et la perceuse, ça fait trois. Alors, elle se met à « piocher » dans les bons conseils de beau-papa, du cousin Kevin et du vieux copain Antoine. Elle apprend sur le tas. Garrett est à ses côtés évidemment, entre deux livres à potasser. Bien sûr, tout n’est pas parfait, mais l’essentiel, c’est que le projet soit en route.

Pendant trois ans, le couple vit en mode « tiny house » dans la petite dépendance. Il ne dépense pas beaucoup d’argent, puisque la maison est trop petite pour la meubler. Les invités se font rare, puisqu’il n’y a pas la place pour les accueillir. En vivant un mode de vie minimaliste, et après avoir repris le chemin du travail, le couple réussit à restituer sa trésorerie puis à rembourser progressivement son emprunt. Les mensualités diminuent, jusqu’à être plus faibles que le loyer perçu avec leur maison.

C’est à cet instant que le couple commence à « house hacker » , c’est-à-dire, à gagner de l’argent sur son crédit immobilier. Ce système est largement répandu aux États-Unis en tant que « side hustle » (ou « complément de revenus » en français).

Fort de cette expérience, le couple décide de faire de ce mode de vie un métier. Les compères investissent l’argent économisé grâce à leur train de vie minimaliste et le loyer de leur maison en location dans une deuxième maison. Puis une troisième. Etc.

Leur crédo : Acheter, Rénover, Louer, Refaire sa trésorerie, Répéter.

Aujourd’hui, les amoureux, maintenant parents, pourraient très bien partir en retraite, mais bien sûr, ce n’est pas encore d’actualité.

Comment faire du house hacking en France ?

En France, il est possible de faire du house hacking. D’ailleurs, ce concept se développe littéralement sous nos yeux à mesure que les loyers sont de plus en plus élevés et les salaires de plus en plus bas.

Concrètement, vous devez vous lancer dans la location « d’une chambre dite chez l’habitant », c’est-à-dire la location de particulier à particulier pour quelques nuitées à l’année.

Cela vous permet de louer sans statut professionnel, et d’acquérir ce complément de revenus sans trop de paperasse administrative.

Il existe plusieurs sites qui vous permettent de publier des annonces de location de chambre chez l’habitant. Vous pouvez louer votre chambre à des touristes, ou des personnes qui en ont besoin sur de plus longues durées, comme des étudiants, des travailleurs saisonniers ou des stagiaires. La chambre doit mesurer au moins 9 mètres carrés, et l’hôte doit pouvoir accéder à la cuisine, la salle de bains et les toilettes, bien évidemment.

Ce house hacking n’est pas forcément une solution pour tout le monde : si vous vivez avec des enfants en bas âge, si vous n’avez pas de chambre à louer, ou bien si vous n’aimez pas la colocation, cette formule n’est pas faite pour vous.

Pour le house hacking de votre maison, vous pouvez aussi la louer complètement quand vous êtes absent. Par exemple, si vous partez en vacances chaque été pendant trois semaines, et que votre maison est vide tout ce temps là, pourquoi ne pas la louer pour vous faire un peu de sous ?

Investir pour aujourd’hui et demain ?

Les adeptes du FIRE (retraite précoce) sont ces personnes, en général de jeunes actifs, qui dépensent le strict minimum dans le but de partir en retraite le plus rapidement possible. Sur le papier, l’idée est intéressante : pourquoi s’embêter à travailler toute sa vie et à attendre d’être vieux pour profiter de ses journées de libre ? Seulement, je reste un peu sceptique quant à la démarche. Tout miser sur le lendemain revient à passer à côté de son existence actuelle. Et le « carpe diem » alors ?

Sortir au restaurant, aller chez le coiffeur, partir en vacances sont des petits plaisirs que je ne veux pas bouder pendant dix ans. Alors, si je décide de ne plus rien dépenser afin de tout miser sur le lendemain, ne le regretterai-je pas un jour ? Imaginez, si demain, la maladie toque à ma porte. Si un accident survient, ou je ne sais quoi. Combien d’années gâchées à me serrer la ceinture et à refuser les petits plaisirs de la vie ?

Et puis, ces hommes et ces femmes n’ont-ils pas d’enfants ? On peut certes, ne pas dépenser d’argent pour soi, mais qu’en est-il pour nos enfants, si demain ils veulent faire des études ou s’acheter une voiture pour commencer dans la vie ? Comment les aider dans ces tournants, si je n’ai plus de travail ? Je me pose la question. Pas vous ? Si vous avez les réponses, je suis tout ouïe.

En attendant, avec ma petite famille, nous continuons à épargner sagement et tranquillement pour investir dans des projets à long terme et évitons de gaspiller notre argent. Nous sommes donc à la fois minimalistes et frugalistes. Ce que j’aime particulièrement avec ce mode de vie, c’est qu’il permet de réaliser des projets qui seraient inconcevables si nous ne faisions pas attention à nos dépenses. Et pour accélérer les choses, et parce que cela nous amuse, nous testons sans cesse de nouveaux projets pour dégager des compléments de revenus.

Et peut-être un jour viendra, où le house hacking entrera dans notre vie.

Et vous, épargnez-vous pour des projets à long terme ? Êtes-vous plutôt cigale ou fourmi ? L’argent est-il tabou pour vous ? Le débat est ouvert ! Êtes-vous tenté par le house hacking ?

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