Devenir minimaliste : 10 erreurs à éviter

Durant ma jeunesse, j’ai été minimaliste extrême, et j’ai fait quelques faux-pas. Dans cet article, nous allons voir quelles ont été les 10 grosses erreurs que j’ai commises lorsque j’ai voulu devenir minimaliste.

Me débarrasser de tous mes meubles

Lorsque j’étais minimaliste extrême, j’ai désencombré tout ce qui ne m’était pas utile à cet instant de ma vie. Résultat, je me suis vite retrouvée avec de nombreux placards vides que j’ai décidé de revendre ou de donner, dans une fièvre de désencombrement qui m’animait à ce moment-là. 

J’éprouvais un tel plaisir à faire de la place chez moi, à désencombrer mon intérieur, et à retrouver tout cet espace qui avait été grignoté depuis des années par mes divers objets, que je préférais pousser ce plaisir à l’extrême, sans vraiment réfléchir aux conséquences à long terme.

Au final, la vie fait que mes besoins ont évolué quelques années plus tard. J’ai eu des enfants, de nouvelles passions et un nouveau travail, qui a fait que je me suis retrouvée avec de nouveaux besoins en meubles. J’ai donc du racheter des meubles. C’est dommage ! Car si j’avais était moins extrême dans mon comportement de minimaliste, j’aurais perdu moins d’argent.

Ne pas prévoir de solution de rangement

Quand vous êtes happé par la mouvance minimaliste, vous commencez à voir le diable dans les solutions de rangement. C’est vrai, les minimalistes aiment dire dans les émissions YouTube ou sur les blogs, que la solution pour vivre plus léger ne réside pas dans l’achat de meubles de rangement, mais plutôt dans le désencombrement des objets matériels.

Or, même si le désencombrement est une étape majeure pour simplifier sa maison, je crois que limiter ses efforts à cette entreprise est une erreur. En effet, quand j’ai désencombré mes affaires, j’ai également revendu et donné de nombreux meubles de rangement en tous genres, comme des rangements sous escalier, des rangements à chaussures, ou bien des rangements à épices. Je m’étais aussi débarrassée de mon arbre à bijoux. 

Résultat, je n’avais plus d’endroit pour ranger mes affaires. Et quand mes besoins ont évolué, je me suis retrouvée avec quelques placards qui avaient résisté à la guerre du désencombrement, mais qui étaient donc pleins à craquer.

Les tiroirs de mon bureau étaient en fouillis. À l’intérieur se mélangeaient les câbles électriques, le matériel de papeterie, les feuilles d’imprimante, les cartes USB et autres chargeurs de téléphone. Tout était en bazar, car la minimaliste extrême avait décidé, quelques mois auparavant, de se débarrasser de tout ce qu’elle possédait en surplus.

Mais elle n’avait pas pensé aux affaires restantes qui elles, devaient être organisées.

Résultat, au lieu de me retrouver avec une maison organisée et pratique à vivre, mes affaires s’amassaient en masse dans le peu de placards qui avaient survécu.

Un conseil donc : optez toujours pour des solutions de rangement pratiques pour ranger vos affaires de manière organisée. Une décoration minimaliste doit être avant tout pratique.

Voir les minimalistes comme une seule et même personne

Le souci quand on commence à adhérer à une communauté, c’est de vouloir imiter les autres, et faire comme les gourous, sans réfléchir à ce fait pourtant basique : nous n’avons pas tous et toutes la même vie.

Un étudiant de 20 ans, célibataire et qui vit seul dans un appartement dans une grande ville, n’a pas les mêmes besoins en rangement et en aménagement de la maison, qu’une famille de quatre enfants vivant en campagne. 

Le photographe professionnel n’a pas les mêmes besoins que l’écrivaine. Il va devoir vivre avec des solutions de rangement chez lui pour ranger tout son matériel, alors que l’écrivaine, elle, devra plutôt investir dans une liseuse Kindle ou de grandes étagères pour les livres qu’elle aime lire (sa passion), un bureau et un simple ordinateur.

Au final, quand j’étais minimaliste, je me comparais aux gourous minimalistes qu’étaient Leo Babauta, Marie Kondo ou Dominique Loreau. Quand on sait que Dominique Loreau a même “désencombré” son mari, on voit que nous n’avons pas du tout les mêmes vies !

Alors un conseil : si vous êtes attiré par le minimalisme, n’oubliez pas que nous ne sommes pas tous les mêmes, et que les besoins des gourous ne sont pas forcément les vôtres. Voyez-les comme des personnes inspirantes, et ne tentez pas de les imiter à la perfection.

Devenir minimaliste égoïste

Quand j’étais minimaliste extrême, j’avais fait des choix égoïstes, que je regrette amèrement aujourd’hui. Par exemple, un jour j’avais décidé que comme je ne regardais pas la télévision souvent, je n’avais plus besoin de téléviseur. J’avais alors remisé l’écran de télévision pendant quelques mois à la cave, pour créer une expérience de vie sans télévision.

Autre exemple, j’avais aussi décidé de ne plus avoir de table à manger, car elle prenait trop de place. Alors nous devions nous restaurer soit dans la cuisine, soit sur la table basse du salon. Et si nous avions des invités, nous devions organiser uniquement des apéros dinatoires. C’est farfelu, mais c’est une histoire vraie ! Heureusement, cette manie n’a pas duré longtemps. La réalité m’a vite rattrapé, mais cela m’a valu quelques échanges et débats musclés avec mon entourage.

Un conseil donc si vous baignez dans le minimalisme extrême en ce moment : ne pensez pas qu’à vous. Vous n’êtes pas le centre du monde, et vous vivez avec d’autres personnes, que cela vous plaise ou non !

Forcer mon entourage à devenir minimaliste

Celle-ci est bien connue. Lorsque vous vivez avec un minimaliste, celui-ci risque de vouloir faire le tri dans vos affaires. C’est une erreur que j’ai commise moi aussi, en voulant désencombrer à outrance ma maison. J’expliquais à mon petit ami tous les bienfaits d’une maison épurée et spacieuse, et je lui demandais un peu sèchement de faire du tri lui aussi dans ses affaires. Quand on est minimaliste, on manque parfois de bienveillance. On se croit parfait et on pense avoir la science infuse. D’ailleurs, c’est une déviance qui est largement répandue, notamment dans les sectes.

Une fois que vous adhérez à un mouvement, quel qu’il soit, vous ne vivez que par ce mouvement, et vous refusez d’écouter les idées des autres. Vous seul, et les personnes de votre mouvement, détenez la vérité suprême.

Un conseil donc si vous êtes dans le minimalisme ces temps-ci : redescendez sur terre, voyez des gens normaux et évitez de vous enfermer dans une bulle, la bulle minimaliste.

Me débarrasser de tous mes vêtements pour avoir un dressing minimaliste

Connaissez-vous le termes “projet 333″ ? C’est un terme qui désigne le dressing minimaliste qui a pour but de ne posséder que 33 vêtements par tranche de trois mois. Par exemple, votre dressing d’hiver contient 33 vêtements, votre dressing de printemps, 33 autres vêtements, etc.

Alors, quand il a fallu que je me crée un dressing minimaliste digne de ce nom, je me suis mise à revendre quantités de vêtements, sans, encore une fois, réfléchir au lendemain.

Un conseil donc : si vous ne voulez pas regretter d’avoir revendu ou donné une belle veste en cuir, ou si vous ne voulez pas, un beau jour, vous retrouver avec un seul pantalon dans l’armoire, évitez de vous concentrer sur les chiffres pour suivre une mode ou une tendance de blog.

Un dressing bien organisé, avec des solutions de rangement et d’organisation adaptées à votre garde-robe vaut mille fois plus en termes de confort, de praticité et d’effort, que le fait d’avoir 20 ou 30 habits mal assortis dans votre placard réduit à un portant, une boîte pour les sous-vêtements et une petite étagère à chaussures.

Devenir minimaliste, mais aussi zéro déchet, écolo, parfaite quoi

Dans une démarche minimaliste, le risque est de vouloir être parfait partout. Qui dit minimaliste, dit forcément une démarche responsable (moins mais mieux). Mais le risque aussi est de tout confondre : mode de vie minimaliste, écologiste, bohème, zéro déchet, simplicité, frugalité… résultat, dans mon minimalisme extrême, j’avais décidé également d’être végétarienne, zéro déchet, anticonsumériste, etc.

Je m’étais mise une pression de dingue, pour être à la hauteur des gourous et autres papesses du désencombrement. Alors que le minimalisme, c’est simplement réduire tout ce qui est inutile à notre existence, pour avoir plus de temps à consacrer à l’essentiel : ce qui nous rend heureux ! Il ne faut pas tout confondre.

Avoir une maison vide (et triste)

A un moment dans ma démarche minimaliste, je me suis posée la question : est-ce vraiment utile de posséder un frigo dans ma cuisine minimaliste ? Alors qu’à l’époque, j’étais pratiquement devenue végane. Donc je me nourrissais essentiellement de légumes et de fruits secs… le frigo était devenu (désespérément) vide, il était peut-être temps de vivre sans ? Vous souriez peut-être, mais c’est véridique. J’ai même vécu un mois sans canapé ! C’est pour dire ! En tout cas, ma maison, à un moment donné, était devenue désespérément vide et triste ! J’avais même enlevé la décoration, pour être minimaliste du sol au plafond.

Bref, ce n’est pas en poussant le minimalisme à l’extrême, que notre vie va s’améliorer, et bien au contraire. En ayant une maison vide et triste, au final, étais-je vraiment plus heureuse ? Je ne pense pas ! Et remplacer tous mes objets par des alternatives numériques, comme le téléphone portable ou les applications, était-ce vraiment une bonne démarche ? Je ne pense pas non plus !

Une maison, c’est le reflet d’une âme. Si elle est vide, il y a de fortes chances que votre vie le soit aussi, que vos amis se raréfient et que vos hobbies aient de moins en moins de place dans votre emploi du temps. 

Au final, suis-je toujours minimaliste ?

Malgré toutes ces erreurs que j’ai commises dans mon passé de minimaliste extrême, je peux vous rassurer : je suis toujours minimaliste ! Mais j’ai compris une chose depuis : le minimalisme sert à me simplifier le quotidien.

Il ne doit pas être vécu comme une fin en soi. C’est un cheminement intéressant pour désencombrer sa maison afin de la rendre plus aérée, et plus spacieuse. Nos placards sont désencombrés et contiennent uniquement les objets qui apportent une fonction, de la valeur ou qui embellissent votre maison et notre quotidien. Grâce à des systèmes d’organisation et de rangement pratiques je simplifie mes routines de ménage, de nettoyage, et je ne perds plus un temps fou à retrouver mes affaires.

Enfin, comme je fais attention à mon budget, je privilégie la qualité à la quantité. Je choisis uniquement des meubles, des accessoires et des objets de décoration qui ont une longue durée de vie et qui auront une place importante dans ma maison et mon quotidien. Voilà pour moi, les clés d’un mode de vie minimaliste réussi.

Et vous, quelles ont été vos erreurs de minimalistes ?

2 réflexions au sujet de “Devenir minimaliste : 10 erreurs à éviter”

  1. Je suis moi aussi dans cette démarche de vie tellement plus simple , plus de pollutions intérieures (maison et esprit). Et c’est fou comme je me sens mieux, si allégée.

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  2. Bonjour, je découvre ton site, étant moi aussi depuis quelques années dans une démarche de
    « minimalisme confortable », petit à petit.
    J’ai beaucoup aimé les livres de Dominique Loreau, quand tu dis qu’elle a aussi désemcombré son mari, c’est au sens littéral ? !

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