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Il y a quelques jours, j’ai appris l’existence d’un mode de vie, le « hygge », sur un super blog. Quelques jours plus tard, je constate que Le Monde consacre un article complet à ce phénomène venu tout droit du Danemark. La version en français du best-seller consacré au hygge est sorti aux éditions First et c’est déjà un livre de poche. Conquise par ce style de vie, j’ai décidé de vous faire découvrir tous ses charmes et ses subtilités, et son lien avec le minimalisme.
L’automne : la saison hygge par excellence
Souvenir, souvenir. Un week-end de fin de septembre. Berlin. Il pleut dehors, comment pourrait-il en être autrement ? Je n’ai pas envie de sortir, je suis éprise d’une flemme monumentale et j’aspire à une seule chose : rester chez moi bien au chaud dans mon pyjama. Et pourtant, dehors en bas de mon immeuble, les rues grouillent de monde. C’est la « fête de la citrouille » du quartier. On y vend des potirons bien sûr, mais également des marrons grillés, des pantoufles bien chaudes pour affronter l’hiver et en ressortir vivant, des bougies qui sentent bon ainsi que des bouillottes artisanales confectionnées à partir de laine aux mille et une couleurs. Je ne le sais pas encore, mais en quelque sorte, tous ces petits équipements constituent l’attirail complet de l’art de vivre à la danoise : le hygge (prononcez ‘hugueuh’).
N’empêche, la flemme aura raison de moi. Sans le savoir, je pratique ce que l’on appelle le « hygge ». L’idée du bien-être chez soi selon les Danois. Réfugiée chez moi telle la bête, un seul bruit résonne. C’est celui de mon eau qui frémit. Je me prépare une grande tasse de thé à la cannelle. J’allume une bougie, me love confortablement dans mon canapé, enroulée dans un plaid monté jusqu’aux oreilles. La session « après-midi New Girl » (une série américaine) peut commencer…
Le hygge et le minimalisme
Hygger, c’est beaucoup plus classe que « faire l’ermite ». Si vous êtes adepte du minimalisme, il y a fort à parier que vous pratiquez déjà sans le savoir ce mode de vie à la danoise. Le hygge serait, d’après nos amis venus du Nord, la recette du bonheur. On ne trouve pas d’équivalent en français, mis à part le terme « cocooning » qui y ressemble, ou plus familièrement le mode « caca ». La différence, c’est que le hygge se pratique avec les gens qu’on aime. C’est une philosophie de vie qui consiste à passer des moments simples et calmes à la maison en bonne compagnie, et de voir la saison hivernale comme une opportunité et non un supplice. C’est le positivisme face aux températures glaciales. C’est la joie de profiter de son intérieur une fois la nuit tombée. C’est le bonheur enfantin d’allumer des bougies dans sa maison (à condition bien sûr de dégainer le purificateur d’air pour éviter les soucis de pollution de l’air intérieur) pour y passer de bons moments au coin du feu. D’où l’importance de la décoration pour les adeptes du genre.
Le désir de faire de son espace vital un nid, un cocon douillet et moelleux, est en phase avec l’art de vivre minimaliste. On cherche à se défaire des situations stressantes et inconfortables pour axer son temps libre autour de la simplicité, du calme et de la volupté. Des instants précieux que le mode de vie minimaliste privilégie aux dépens de sorties traditionnelles dans les centres commerciaux (que l’on s’accorde en cas de réelle nécessité), ou dans des endroits bondés et bruyants, à l’éclairage blafard.
L’un des objectifs du minimalisme n’est pas simplement de désencombrer sa maison et de faire le tri, c’est profiter de plus de temps libre dans son emploi du temps. Et pour cela, il faut faire des choix. Le hygge, tout comme le minimalisme, c’est un peu troquer un après-midi shopping entre copines contre un atelier « gâteau au chocolat » à la maison, réchauffé par un feu de cheminée et de la Guinness pour accompagner. C’est aussi abandonner, de temps à autre, le rituel qui consiste à allumer la télévision quand on rentre chez soi après une journée de travail, et zapper entre l’écran de son smartphone, les réseaux sociaux et le petit écran. En échange, on opte pour un détour d’une demi-heure dans la salle de bains, un bon livre à la main, des bougies parfumées à la vanille, avec comme seule compagnie la chaleur enivrante et relaxante d’un bain moussant.
De l’importance des rituels
L’art de vivre danois est fait de rituels, et surtout de rituels familiaux. Ils contribuent au bonheur à la maison, aussi modeste soit-elle. Pas besoin d’avoir des canapés chers, des chaises en bois massif ou des étagères emplies de livres prenant la poussière. Instaurer des rituels simples en famille, c’est faire de l’amour qu’on porte à ses proches une tradition qui se vit. Le vendredi soir, par exemple, c’est plateau-repas devant un film fantastique, un bon verre de Bourgueil à la main. Le dimanche, tant pis s’il pleut ou s’il fait gris. On s’installe dans le salon, à côté du poêle, et on joue aux jeux de société avec ses enfants, en sirotant une tisane aux quatre épices et en dégustant des cookies préparés avec délicatesse.
Alors, sommes-nous tous hygge ?
Au Danemark bien sûr, les températures hivernales sont beaucoup plus excessives que chez nous, et la nuit tombe beaucoup plus tôt. Néanmoins, en automne et en hiver, notre climat lui aussi n’est pas si clément. C’est durant cette période, d’octobre à mars, qu’il faut profiter à fond des vertus du hygge. Pour commencer, il suffit de se réjouir du passage à l’heure d’hiver tout proche. Puis, d’apprécier les journées maussades en continu et de faire du crépuscule une fête quotidienne. Un rite du bonheur !
Sans le savoir, le hygge a toujours été ancré dans mes habitudes. Plus jeune, je détestais ma région (la Côte d’Azur), car il ne pleuvait pas assez ! La recette du bonheur selon les Danois nous invite tout simplement à voir l’arrivée de l’automne sous un nouvel angle. Cette saison et les mois qui s’annoncent nous donnent alors la chance de profiter de notre intérieur douillet, moelleux et serein.
Et vous, connaissiez-vous le « hygge » ? Pratiquiez-vous cet art de vivre danois sans le savoir ? Pensez-vous que hygge et minimalisme sont faits pour s’entendre ?
bonjour,
je reviens vous lire après plusieurs mois et je tombe sur votre article, pour ma part je suis 100 pour 100 hygue, j’adore l’automne où je passe beaucoup de temps chez moi dans ma cuisine où il y a toujours quelque chose qui cuit , a cette période je prépare beaucoup de petits biscuits, de gâteaux (que je partage avec mes voisins et mes collègues) des plats mijotés, le soir c’est bougie parfumée et plaid polaire, le weekend avec le super petit dej de viennoiseries que je cuit moi même, le plaisir de mordre dans un croissant encore chaud, les soirées raclettes, je décore aussi beaucoup pour les fêtes l’intérieur et l’extérieur, quand il fait beau, je fais des balades avec mon conjoint pour admirer les belles couleurs des feuilles d’arbres, bref j’adore le hygue! l’été c’est un peu plus compliqué pour moi avec la chaleur mais on peut profiter pour passer de longues soirées à lire sur la terrasse, se régaler d’une glace maison, ou de grillades en prenant le temps de déguster, un petit verre de rosé de temps en temps, il y a d’autres plaisirs…